?‍?‍?‍? Des Histoires de vies

▫ Isabelle veut retrouver ce père qu’elle n’a jamais eu,
▫ Benjamin en veut terriblement à son épouse qui l’a abandonné pour un autre,
▫ Aurélie a décidé de multiplier les conquêtes amoureuses face à l’indifférence de son mari dont elle divorce,
▫ Camille se plaint de ne pas recevoir de pensions alimentaires,
▫ Carla a décidé d’adopter le fils de son époux, qu’elle a connu tout petit et auquel elle est très attachée,
▫ Bernard se voit reprocher par son épouse ses troubles obsessionnels compulsifs dont il souffre depuis plusieurs années,
▫ Eloïse a épousé un homme de 48 ans son aîné, qui vient de décéder lui laissant une fortune en héritage, ce que n’acceptent pas les enfants d’un premier lit,
▫ Martine est accusée de maltraiter sa fille de 10 ans, ce qu’elle nie fermement,
▫ Julie a, par vengeance et du fait de sa douleur, effacé toutes les photos de famille que lui réclame son époux,
▫ Gisèle et René veulent renouer avec leurs petits enfants qu’ils ne voient plus depuis des années…

Filiation, adoption, séparation, pension, divorce, succession…
Au delà de mes dossiers, il y a des rencontres.
Au delà du droit, il y a des personnalités diverses et variées : autoritaires, fragiles, intelligentes, sensibles, agressives, douces, généreuses mais souvent attachantes.

Ces rencontres font la richesse de notre belle et noble profession d’avocat : celle qui consiste, sans jamais porter de jugement, à prendre le bagage de son client pour l’alléger de sa charge émotionnelle et livrer sa parole.

Devant les tribunaux, en médiation, en négociation, le principal est de trouver une solution qui lui permettra de tourner la page et surtout d’envisager un nouvel avenir.

Chaque histoire est particulière.
Chaque histoire est universelle.
Ces histoires de vies sont celles qui font mon quotidien, celles qui me permettent d’évoluer et de continuer quotidiennement à apprendre.

Errare humanum est ? L’erreur est humaine, nous apprend-t-on. Plus facile à dire qu’à vivre !

Lorsque je communique une pièce à la place d’une autre dans un dossier,
Lorsque je cherche puis trouve une solution pour réparer cette erreur,
Lorsque cette solution repose sur la confraternité de l’avocat adverse qui m’indique ne pas s’y opposer,
Lorsque ce confrère, oubliant le serment prêté, son engagement oral et nos règles essentielles de délicatesse, de loyauté et de courtoisie, agit en sens contraire et, dans un courrier au juge, n’hésite pas à mettre en cause ma probité,
Lorsque cette situation devrait logiquement conduire mon client à une perte de confiance à mon égard,
Lorsque cette affaire me fait perdre le sommeil,

Mais lorsque je découvre la magnifique réaction de mon client et que, par téléphone puis par mail, il me renouvelle sa confiance et m’écrit ceci :

« Cher Maître,
Je tiens à ce que vous sachiez que cet incident n’affecte en rien la haute estime ainsi que la confiance que je porte à votre égard.
L’erreur est humaine.
Sans surprise, vous avez su réagir très vite tout en me rassurant à chaque instant. Cela démontre à quel point votre engagement est fort et que l’aspect humain est au centre de vos préoccupations.
Sachez, Maitre Yadan, vous incarnez pleinement les vraies valeurs de votre noble profession contrairement à certains avocats qui sont prêts à tout malheureusement jusqu’à atteindre votre probité pour parvenir à leurs fins quitte à faire déshonneur au serment qu’ils prêtent.
Quelle que soit l’issue du délibéré, Maitre Yadan, je tiens à ce que vous sachiez que je serai toujours aussi fière de vous avoir en tant que Conseil : la famille a son avocat !
Bien à vous, »

Alors je me sens apaisée et émue.
Je me dis que cette reconnaissance, quel que soit le délibéré, est peut-être le signe de ma sincérité et de mon dévouement sans faille envers celles et ceux que j’ai décidé d’accompagner.

Alors je réalise que j’ai bien choisi mon chemin professionnel et que ma profession d’avocat est décidément formidable !