? Lorsque Jean-Yves est venu me consulter la première fois, il dissimulait une immense souffrance.
Ce n’est qu’après plusieurs rendez-vous et échanges qu’il m’a avoué l’origine de son mal-être et de sa détresse : Jean-Yves est maltraité par son épouse, à la fois psychologiquement et physiquement, depuis de nombreuses années.
Elle le frappe régulièrement, elle lui a cassé le nez récemment, elle le réveille la nuit pour l’empêcher de dormir, elle lui crache dessus, elle le gifle quasi quotidiennement, elle l’insulte et hurle, elle l’humilie, le rabaisse sans arrêt et lui dit qu’il ne sert à rien.

Il a honte. Il a peur.
Honte de se décrire comme une victime qui n’a plus aucune confiance en lui.
Honte parce qu’un homme, dans l’imaginaire collectif, est fort et n’est pas une victime de sa femme.
Honte parce qu’il n’arrive pas à se sortir de cette relation malveillante et destructrice.
Honte de sa faiblesse.
Peur des représailles.
Peur de briser un tabou.

✅ Je rassure mon client : non, ce qu’il subit quotidiennement n’est pas normal et oui, il a le droit de le clamer haut et fort et de demander réparation. Je l’invite à déposer plainte afin notamment que soit reconnu son statut de victime.

Contrairement aux idées reçues les hommes subissent également des mauvais traitements au sein de leur couple.

? Selon l’enquête cadre de vie et sécurité (CVS) de l’Insee de 2019, plus du quart – 28 % – des victimes de violences conjugales physiques et/ou sexuelles autodéclarées sont des hommes. Soit 82 000 victimes par an, en moyenne sur la période 2011-2018.
Durant l’année 2018, 28 hommes ont été tues par leur conjointe.
Ces proportions n’ont donc rien de marginales.

? La violence faite aux hommes ne doit plus être un sujet tabou.

Des mesures peuvent être prises pour protéger la victime de violences et ce, quel que soit son sexe : numéro vert, éloignement du conjoint, ordonnance de protection, bracelet anti rapprochement, téléphone grand danger.
Même s’il est long et difficile, le retour à une vie normale est possible.

Une seule chose à faire, toujours : briser ce tabou et en parler.

Caroline Yadan Pesah 28 ans d'expérience en droit de la famille

Choisir cette profession presque par hasard
Puis se sentir Avocate au plus profond de son être
Aimer l’autre, vouloir le défendre, se rendre utile
Découvrir le droit de la famille, l’humanité de ce domaine et toutes ses facettes
Exercer durant des décennies  « classiquement » c’est à dire préparer des procès pour gagner
Être dans la bataille de pièces, de conclusions, d’échanges uniquement stratégiques
Savoir prendre de la distance et de la hauteur
Et faire un pas de côté
Se former à la médiation familiale, au règlement amiable des différends
Comprendre que le combat n’est pas obligatoirement la solution
Qu’il épuise à la fois le client mais aussi l’avocat
Prendre conscience que l’avocat peut avoir un rôle pacificateur, surtout quand l’enjeu est humain
Utiliser son expérience de 28 ans et son expertise pour amener le client, son adversaire et son confrère dans une réflexion pacifique qui ne lèse personne, qui diminue les souffrances et apaise les esprits

Intégrer des réseaux professionnels et découvrir des gens généreux et compétents
Communiquer sur les réseaux sociaux
Devoir tout gérer
L’avalanche d’emails, les clients qui appellent, qui veulent être rassurés, les rendez-vous à assurer
Gérer les confrères, ceux qui parlent le même langage que vous et les autres aussi, ceux qui n’ont pas encore fait ce pas de côté si salvateur
Découvrir tant de personnalités différentes, faites de joies, de souffrances, de TOC, de manies, de névroses, d’équilibre, de haine, d’amour, de chagrins, de trahisons, de déceptions, de pertes, de deuils, de peurs…
Être débordée
Se faire aider par une assistante merveilleuse et une collaboratrice hors pair

Rester concentrée et optimiste
Devoir être forte
Toujours
Être confrontée à des moments de doute ou d’épuisement
Connaître des moments de joie intense et d’état de grâce
Être déçue parfois par l’absence de reconnaissance mais le plus souvent émue de recevoir autant de beaux remerciements lorsque l’histoire se termine

Imaginer quelle autre profession aurait pu autant contribuer à m’épanouir
Être là où l’on doit être
Militer pour ses valeurs et pour ses convictions aussi

Changer intégralement son organisation professionnelle après le premier confinement
Toujours aller de l’avant, et adorer ça
Ne jamais hésiter à dire oui à une nouvelle aventure
Passer dans les médias, à la télé, avoir le trac puis se retrouver face à un client qui dit « ça fait plaisir de vous voir en vrai ! »
Retrouver une photo de sa prestation de serment à 24 ans et réaliser le chemin parcouru
Pour toutes ces raisons, je voulais vous dire MERCI
Merci à ceux qui m’accompagnent au quotidien
Merci à ceux qui me font grandir
Merci à mes associés et à mes partenaires présents et futurs
Merci à mon assistante exceptionnelle et à ma collaboratrice hors pair
Merci à mes clients passés présents et futurs qui m’ont tant appris et qui continuent à m’apprendre comment exercer ma merveilleuse profession au quotidien.

 

Caroline Yadan Pesah 
Prestation de serment 12 février 1993